Avril 2021 : La situation des nappes et des cours d’eau continue à se dégrader sur l’ensemble du bassin au cours du mois d’avril

Vignette

Les précipitations restent faibles en avril ; les maximums sont enregistrés sur les reliefs des Alpes du nord et du sud (en certains secteurs ponctuels, elles peuvent atteindre 200 mm). Ce mois se caractérise par des températures fraîches avec la survenue d’épisodes de gelées. L’écart des températures moyennes à la normale est plus important en région PACA (-5,4°C) que sur le secteur Rhône amont  (-0,8°C) et sur la région ARA (- 0,7°C).

Les sols sont très secs en Camargue gardoise (indice compris ente 0,20 et 0,30) et sur le littoral languedocien (indice 0,30-0,35). Sur les reliefs des Alpes du sud, des Alpes du nord et du Jura, les sols sont les plus humides (indice compris entre 0,85 et 1,00).

Les cours d’eau du bassin sont très dégradés : 85 % des stations présentent des débits de cours d’eau faibles à très faibles. Les proportions de stations présentant ces bas débits sont très importantes : BFC (94%), Occitanie (92%), ARA (87%) et PACA (65%), soit, par rapport au mois dernier, respectivement des hausses de 27 %, 36 %, 11 % et une baisse de 3 %.

Les débits du Rhône sont inférieurs à la moyenne sur la période 1920-2020 à toutes les stations : Bognes (230 m³/s - moy = 330 m³/s), Perrache (340 m³/s - moy = 630 m³/s), Ternay (500 m³/s - moy = 1 130 m³/s), Valence (760 m³/s - moy = 1 550 m³/s) et Beaucaire (890 m³/s - moy = 1 900 m³/s).

Le niveau des nappes d’eaux souterraines du bassin continue d’évoluer à la baisse : 68 % des stations présentent des nappes à débit modérément bas à très bas (+4 % par rapport à mars). Les régions ARA, BFC et Occitanie présentent les plus grandes proportions de nappes dans cette situation avec respectivement 74 %, 67 % et 77 %.

L’essentiel des retenues affiche un bon taux de remplissage supérieur à 70 %.

En avril, les départements du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône ont réalisé des campagnes complémentaires ONDE (Observatoire national des étiages). Dans le Vaucluse, l’indice de 9,33 ne reflète pas la situation dégradée d’une majorité des cours d’eau du département : sur les 30 stations du département, 17 présentent un écoulement faible, 2 sont en assecs et seulement 11 stations affichent un écoulement acceptable. La situation observée en Vaucluse est unique depuis le début des campagnes ONDE en 2011. Dans les Bouches-du-Rhône, l’indice calculé est de 8,8 et la situation du Réal de Jouques est très dégradée.

Au 10 mai, neuf départements ont pris des mesures préfectorales de limitation des usages de l’eau, atteignant comme plus haut niveau : la crise (bassin Réal de Jouques dans les Bouches-du-Rhône et le Var), l’alerte (pour les eaux souterraines de la nappe plioquaternaire – bordure côtière nord des Pyrénées-Orientales, pour la nappe du couloir d’Heyrieux – nappe de l’est lyonnais (zone 7) du Rhône et pour les eaux souterraines de Dombes – Certines dans l’Ain). Un appel à la vigilance est lancé pour 6 secteurs de nappes d’eaux souterraines des Pyrénées-Orientales, 4 du Rhône, les bassins versants de la Dombes dans l’Ain ainsi que l’ensemble des départements des Bouches-du-Rhône, du Var, de l’Hérault, du Gard, du Vaucluse et de l’Isère.


En conclusion, la situation des nappes et des cours d’eau est très dégradée : des mesures de crise ont commencé à être prises fin avril pour placer le Réal de Jouques en crise, une bonne partie des cours d’eau du Vaucluse présente des écoulements faibles voire des assecs et des mesures d’alerte ont été prises pour certaines nappes des Pyrénées-Orientales, du Rhône et de l’Ain. Ceci conforte le sentiment d’une installation précoce de la sécheresse sur le bassin.

1.    Pluviométrie

Le mois d’avril est relativement froid et accompagné de gelées. Sur le secteur Rhône amont, la température moyenne enregistrée est de 6,7°C, se situant en dessous de la normale (-0,8°C). En Auvergne Rhône-Alpes (ARA), elle est de 6,8°C, soit 0,7°C en dessous de la normale.
L’écart de la température moyenne mensuelle par rapport à la normale est plus important en région Provence Alpes Côte d’Azur (PACA) : -5,4°C.

Les précipitations sont supérieures à celles du mois dernier dans le sud du bassin excepté sur le nord-est des Pyrénées-Orientales (66) et celles de la majeure partie de l’Aude (11) où elles sont les plus faibles du bassin, entre 20 et 30 mm. La Côte d’Or (21) et la plaine du Roussillon (66, 11) enregistrent ce même faible niveau de pluie. Les départements des Alpes du sud reçoivent les pluies les plus élevées du mois, entre 100 et 150 mm, tout comme dans le sud du Var (83) (dans le Toulonnais), l’est du Vaucluse (84), l’est de la Drôme (26) et le Vallespir dans le sud des Pyrénées-Orientales. Elles atteignent 150 à 200 mm sur les sommets des Alpes du Sud.
Dans les Alpes, l’équivalent en eau du manteau neigeux (environ 80 mm) demeure supérieur à la hauteur minimale 1959-2020 (environ 25 mm) mais reste inférieur au quintile inférieur 1981-2010 (environ 100 mm). Dans les Alpes du sud, l’arrivée d’une perturbation en flux de sud-ouest à partir de la mi-avril reconstitue partiellement le stock neigeux. Dans les Pyrénées-Orientales (66), l’équivalent en eau du manteau neigeux est très faible et égal au quintile inférieur 1981-2010 (environ 10 mm).

Le bilan pluviométrique mensuel est excédentaire dans le sud-est du bassin (centre des Hautes-Alpes, centre des Alpes de Haute-Provence), sud du Var, est et ouest des Bouches-du-Rhône (Camargue), est du Gard, sud de la Drôme et, dans une moindre mesure, dans les Alpes-maritimes. Il est proche de la normale dans le sud des Pyrénées-Orientales, la majeure partie du Gard et de la Drôme, le nord du Var, l’est des Hautes-Alpes, le sud de la Savoie et le nord du Rhône. Il est déficitaire sur tout le reste du bassin.

Le cumul des pluies efficaces (pluie-évapotranspiration) est négatif, entre -50 et -25 mm dans le sud de l’Aude. Il est compris entre -25 et 0 mm sur la majeure partie des Pyrénées-Orientales, dans l’ouest de l’Hérault (34), le nord de la Drôme, l’est de la Loire (42), le sud du Rhône, le nord-est de l’Ain (secteur de la Bresse), l’est de la Saône-et-Loire (71), le nord du Jura, le nord du Doubs, la Haute-Saône et le Territoire-de-Belfort. Il est compris entre 75 et 125 mm sur le centre des Hautes-Alpes, la majeure partie des Alpes de Haute-Provence et l’est des Alpes-maritimes. Il atteint même l’intervalle 125-150 mm sur le centre des Hautes-Alpes et l’est des Alpes de Haute-Provence et des Alpes-maritimes.

2.    Débits des cours d’eau

La situation des cours d’eau du bassin continue à se dégrader, les proportions des rivières à débit faible à très faible ne cessant d’augmenter. Trois régions présentent un pourcentage supérieur à 75 % : Bourgogne-Franche-Comté (BFC), Occitanie et ARA. En BFC où 94 % des stations sont dans cette situation et en Occitanie, 92 % des stations affichent un débit faible voire très faible. Pour ces deux régions, ces proportions augmentent respectivement de 27 et 36 % par rapport à mars.  Ce dernier est très faible pour la région BFC (3%). La région ARA présente également une forte proportion de stations à débit faible à très faible : 87 % soit une hausse de 11 % par rapport à mars. Sa part de rivières à débit moyen baisse de 10 % par rapport à mars pour atteindre 5 % et celle à débit fort à très fort devient nulle (-2%).
Seule la région PACA connaît une baisse du pourcentage de stations à débit faible à très faible passant de 68 à 65 % (-3%) alors qu’en parallèle, la part des cours d’eau à débit moyen augmente de 6 % et que celle des cours d’eau à débit fort à très fort devient nulle (-6%). A noter que la baisse de la part des stations à débit faible à très faible n’est pas à interpréter comme une amélioration par rapport à mars puisque la proportion de stations où il n’a pas été possible de mesurer le débit augmente de 3 % depuis ce même mois de mars.

Les débits moyens mensuels du fleuve Rhône sont tous bien inférieurs à la moyenne 1920 2021  : Bognes (230 m³/s - Moy = 330 m³/s), Perrache (340 m³/s - Moy = 630 m³/s), Ternay (500 m³/s - Moy = 1 130 m³/s), Valence (760 m³/s - Moy = 1 550 m³/s) et Beaucaire (890 m³/s - Moy = 1 900 m³/s). Les hydraulicités enregistrées aux stations de Bognes, Valence et Beaucaire sont toutes inférieures à celles de mars 2020. Celle relevée à la station de Ternay est légèrement supérieure à celle de mars 2020.

Le débit de la Saône aval (station de Couzon) est bien inférieur à la moyenne pour la période 1920-2021  : 160 m³/s contre 500 m³/s.

3.    Niveaux des nappes d’eaux souterraines

En avril, la proportion des nappes à niveau modérément bas à très bas demeure importante à 68 %. Elle augmente de 4 % par rapport au mois de mars. 41 nappes présentent de tels bas niveau (soit 3 nappes de plus qu’en mars) :

  • 1 nappe en Grand-Est (GE) (soit une nappe de plus qu’en mars) : grès du Trias non captif à la station de Relanges
  • 6 nappes en BFC (soit le même nombre de nappe qu’en mars) : cailloutis pliocène de la forêt de Chaux, alluvions du Doubs, alluvions de l’Arlier et du Drugeon, alluvions fluvio-glaciaires du Breuchin, nappe de Dijon sud et nappe Val de Saône (formation Saint Cosme)
  • 14 nappes en ARA (soit une nappe de plus qu’en mars) : alluvions fluvio-glaciaires du couloir de Certines de la nappe SE de Bourg-en-Bresse, cailloutis plio-quaternaires de la Dombes, alluvions fluvio-glaciaires de la plaine de l’Ain, nappe du synclinal de Saou, alluvions de l’Isère, alluvions fluvio-glaciaires de la plaine de Valence, alluvions de l’Eygues, calcaires tithoniques des Barronies, alluvions fluvio-glaciaires de la plaine de Valloire, molasse miocène du Bas-Dauphiné (Terres-froides – Plaine de Valence Sud/Drôme RD), pliocène Val de Saône, alluvions fluvio-glaciaires du couloir de Meyzieu, alluvions fluvio-glaciaires du couloir d’Heyrieux de la nappe de l’est lyonnais (dont Mions) et alluvions fluvio-glaciaires du Garon
  • 10 nappes en PACA (soit une nappe de moins qu’en mars) : plaine de la Crau, alluvions de la basse Durance, alluvions de la Durance moyenne et amont de ses affluents, plaine d’Orange sud, alluvions de la basse vallée du Var, alluvions de la Bléone, alluvions de la Haute-Durance et du Buëch, Monts du Vaucluse, Provence Est (aquifère karstique de la Loube) et Plan de Canjuers – région de Fayence
  • 10 nappes en Occitanie (soit une nappe de plus qu’en mars) : calcaires urgoniens des garrigues du Gard (dont BV du Gardon), alluvions moyennes du Gardon, alluvions quaternaires et villafranchienne de la Vistrenque, aquifère villafranchien de Mauguio Lunel, calcaire jurassique pli ouest de Montpellier, alluvions de l’Hérault, alluvions de l’Orb, alluvions de l’Aude et alluvions quaternaires du Roussillon.

Le nombre de stations dont le niveau se situe autour de la moyenne baisse à 12 (16 % des stations, soit une baisse de 5 % par rapport à mars).

Le pourcentage des stations à niveau modérément haut à très haut baisse de 3 % par rapport à mars : 7 nappes sont dans cette situation en avril, soit 2 nappes de moins qu’en mars :

  • 1 nappe en GE (la même nappe qu’en mars) : Grès du Trias inférieur non captif (à la station de Plombières-les-Bains)
  • 1 nappe en BFC (la même nappe qu’en mars) :  alluvions profondes de la nappe de la Tille
  • 1 nappe en ARA (soit une nappe de moins qu’en mars) : formations fluvio-glaciaires du Pays de Gex
  • 3 nappes en PACA (soit une nappe de moins qu’en mars) : alluvions du Gapeau, alluvions de la Siagne et Trièves-Beaumont-Champsaur sud
  • 1 nappe en Occitanie (la même qu’en mars) : aquifère pliocène du Roussillon

Il n’a pas été possible de déterminer le niveau des nappes de 5 stations (en BFC et PACA), soit 3 stations de plus qu’en mars.

La part des stations dont le niveau évolue à la hausse diminue de 16 %, par rapport à mars, pour atteindre 13 %. Celle des stations dont le niveau évolue à la baisse augmente de 14 % : 64 % des stations affichent cette tendance en avril.

Le nombre de stations pour lesquelles il n’a pas été possible de déterminer l’évolution de niveau augmente à 5 (soit 3 nappes de plus par rapport à mars).

Zoom sur les nappes à niveaux extrêmement bas depuis plusieurs mois :

Les 6 nappes à niveau très bas suivies depuis septembre 2018 ne connaissent aucune amélioration :

  • en BFC : la nappe de Dijon sud et la nappe Val de Saône – formation de Saint Cosme (il n’a pas été possible de déterminer le niveau de la nappe des cailloutis de Sundgau)
  • en ARA : les cailloutis plio-quaternaires de la Dombes, la nappe de la molasse miocène du bas Dauphiné – Terres froides en ARA et les alluvions fluvio-glaciaires de la Plaine de l’Est-Lyonnais – couloir d’Heyrieux

4.    Remplissage des retenues d’eau

En avril, le nombre de retenues dont le taux évolue à la hausse (11 barrages) est le même que celui dont le niveau stagne (11 barrages).

  • La majorité des retenues continue d’afficher de bon taux de remplissage, supérieurs à 70 % (14 retenues) :

* des retenues à vocation multi-usages : Vouglans (71,70%), Saint-Cassien (74,20%), Sainte-Croix (80,90 %), Sainte Cécile d’Andorge (91,57 %), Avène (90,45 %), Galaube (94,12 %), Ganguise (100,00 %),
* des barrages à vocation hydro-électrique : Agly (72,78 %), Villeneuve de la Raho (82,02 %), Vinça (76,42%) et Grandes Pâtures (86,14%)
* des retenues alimentant la navigation fluviale : Panthier (99,00 %) et Canal du Centre (96,00 %)
* une retenue utilisée pour l’irrigation et les loisirs : Salagou (94,77 %)

  • 4 barrages présentent un taux de remplissage compris entre 50 et 70 % : les Olivettes (52,05%), Castillon (66,20 %. Au 7 mai, cote de 873,9 m NGF, +2,5 m par rapport au 31 mars) et  Serre-Ponçon à vocation multi-usages (67,60%. Remontée de la cote jusqu’au 10 avril puis ralentissement car pluies déficitaires et besoins d’eau en aval. Au 7 mai, cote de 769,3 NGF, + 7 m par rapport au 31 mars) ainsi que Matemale (55,77 %), barrage hydro-électrique.
  • 5 retenues affichent un taux de remplissage bas compris entre 20 et 50 % : les barrages à vocation hydro-électrique de Puyvalador (24,34 %) et des Bouillouses (33,47 %), la retenue à vocation multi-usages de Sénéchas (45,42 %) ainsi que les barrages du groupe de Chassezac (32,70%) et bassin Loire Montpezat Pont de Veyrières (32,24%) soutenant l’étiage de l’Ardèche.

5.    Humidité des sols

Les sols les plus secs sont ceux de la Camargue gardoise et de la frange littorale sud de l’Hérault (indice compris entre 0,20 et 0,30). Les sols d’une partie de la frange littorale des Pyrénées-Orientale sont également secs (indice compris entre 0,30 et 0,35), le reste des sols présente un indice plus élevé (0,35-0,45) tout comme le pourtour littoral allant de l’Aude à la Camargue gardoise. Les sols les plus humides (indice compris entre 0,85 et 1,00) sont ceux des reliefs des Alpes du Sud, des Alpes du nord et du Jura. Sur tout le reste du bassin, l’indice des sols est compris entre 0,45 et 0,85.

6.    Etat des milieux aquatiques

En avril, les départements du Vaucluse (84) et des Bouches-du-Rhône ont mené des campagnes  complémentaires de l’Observatoire national des étiages (ONDE), respectivement sur les périodes 27 avril-1er mai et 24-28 avril. Le département du Vaucluse présente un indice de 9,33 mais celui-ci masque la réalité de la situation puisqu’un nombre important de cours d’eau présentent un écoulement faible ou sont en assec : sur les 30 stations du département, 17 présentent un écoulement faible et deux sont déjà en assec (les 11 stations restantes présentent un écoulement acceptable). A la lumière des données recueillies ces dix dernières années, la situation actuelle des cours d’eau du Vaucluse est unique, même si depuis 2015, les épisodes de sécheresse précoce se produisent. La situation est préoccupante sur les bassins versants du Lez et du Calavon (et dans une moindre mesure sur celui de la Durance) : le Lez est sec sur sa plus grande partie, le Calavon est en assec en de nombreux endroits et l’Aigue brun est déjà en assec sur une de ses stations (c’est la première fois, depuis la création d’ONDE en 2011 qu’une station de l’Aigue brun est en assec avant fin juillet).
L’indice ONDE des Bouches-du-Rhône est de 8,8. La situation du Réal de Jouques est très dégradée.

7.        Limitations des usages de l'eau au 10 mai 2021

Au 10 mai 2021, neuf départements ont pris des mesures de limitation des usages de l’eau :

  • les Bouches-du-Rhône (13) maintiennent la vigilance sur l’ensemble des eaux du département et prennent des mesures au niveau crise pour le secteur Réal de Jouques jusqu’au 15 octobre 2021
  • en conséquence, le Var (83), département voisin des Bouches-du-Rhône prend des mesures au niveau crise sur la zone D3 (Béarn – partie varoise du bassin versant Réal de Jouques et du Béarn) jusqu’à la même date et place, jusqu’à celle-ci, en vigilance le reste des eaux du département
  • l’Ain (01) conserve les mesures d’alerte prises sur les eaux souterraines de Dombes – Certines et maintient en vigilance les eaux superficielles de la Dombes jusqu’au 31 octobre 2021
  • le Rhône (69) place au niveau alerte les mesures prises sur les eaux souterraines de la zone 7 (nappe du couloir d’Heyrieux – nappe de l’est lyonnais), maintient en vigilance les zones 5, 8 et 9 et place en vigilance la zones 2 (eaux souterraines du pliocène – Val de Saône) jusqu’au 31 octobre 2021
  • les Pyrénées-Orientales (66) prennent des mesures d’alerte sur le secteur de la nappe plioquaternaire (bordure côtière nord) et place en vigilance les secteurs 2 (bordure côtière sud), 3 (Agly - salanque), 4 (Têt), 5 (Aspres – Réart) et 6 (Tech) de cette nappe ainsi que les eaux superficielles Agly amont – Boulzane – Verdouble et Tech – Albères jusqu’au 2 juillet 2021
  • l’Isère (38), l’Hérault (34), le Gard (30) et le Vaucluse (84) sont en vigilance jusqu’au 30 septembre 2021, le Gard jusqu’au 31 octobre 2021

Situation au 10 mai 2021 - Tableau de bord de suivi des arrêtés départementaux (PDF)

8.    Bilan du mois d’avril 2021

Les précipitations restent faibles en avril ; les maximums sont enregistrés sur les reliefs des Alpes du nord et du sud (en certains secteurs ponctuels, elles peuvent atteindre 200 mm). Ce mois se caractérise par des températures fraîches avec la survenue d’épisodes de gelées. L’écart des températures moyennes à la normale est plus important en région PACA (-5,4°C) que sur le secteur Rhône amont  (-0,8°C) et sur la région ARA (- 0,7°C).

Les sols sont très secs en Camargue gardoise (indice compris ente 0,20 et 0,30) et sur le littoral languedocien (indice 0,30-0,35). Sur les reliefs des Alpes du sud, des Alpes du nord et du Jura, les sols sont les plus humides (indice compris entre 0,85 et 1,00).

Les cours d’eau du bassin sont très dégradés : 85 % des stations présentent des débits de cours d’eau faibles à très faibles. Les proportions de stations présentant ces bas débits sont très importantes : BFC (94%), Occitanie (92%), ARA (87%) et PACA (65%), soit, par rapport au mois dernier, respectivement des hausses de 27 %, 36 %, 11 % et une baisse de 3 %.

Les débits du Rhône sont inférieurs à la moyenne sur la période 1920-2020 à toutes les stations : Bognes (230 m³/s - moy = 330 m³/s), Perrache (340 m³/s - moy = 630 m³/s), Ternay (500 m³/s - moy = 1 130 m³/s), Valence (760 m³/s - moy = 1 550 m³/s) et Beaucaire (890 m³/s - moy = 1 900 m³/s).

Le niveau des nappes d’eaux souterraines du bassin continue d’évoluer à la baisse : 68 % des stations présentent des nappes à débit modérément bas à très bas (+4 % par rapport à mars). Les régions ARA, BFC et Occitanie présentent les plus grandes proportions de nappes dans cette situation avec respectivement 74 %, 67 % et 77 %.

L’essentiel des retenues affiche un bon taux de remplissage supérieur à 70 %.

En avril, les départements du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône ont réalisé des campagnes complémentaires ONDE (Observatoire national des étiages). Dans le Vaucluse, l’indice de 9,33 ne reflète pas la situation dégradée d’une majorité des cours d’eau du département : sur les 30 stations du département, 17 présentent un écoulement faible, 2 sont en assecs et seulement 11 stations affichent un écoulement acceptable. La situation observée en Vaucluse est unique depuis le début des campagnes ONDE en 2011. Dans les Bouches-du-Rhône, l’indice calculé est de 8,8 et la situation du Réal de Jouques est très dégradée.

Au 10 mai, neuf départements ont pris des mesures préfectorales de limitation des usages de l’eau, atteignant comme plus haut niveau : la crise (bassin Réal de Jouques dans les Bouches-du-Rhône et le Var), l’alerte (pour les eaux souterraines de la nappe plioquaternaire – bordure côtière nord des Pyrénées-Orientales, pour la nappe du couloir d’Heyrieux – nappe de l’est lyonnais (zone 7) du Rhône et pour les eaux souterraines de Dombes – Certines dans l’Ain). Un appel à la vigilance est lancé pour 6 secteurs de nappes d’eaux souterraines des Pyrénées-Orientales, 4 du Rhône, les bassins versants de la Dombes dans l’Ain ainsi que l’ensemble des départements des Bouches-du-Rhône, du Var, de l’Hérault, du Gard, du Vaucluse et de l’Isère.


En conclusion, la situation des nappes et des cours d’eau est très dégradée : des mesures de crise ont commencé à être prises fin avril pour placer le Réal de Jouques en crise, une bonne partie des cours d’eau du Vaucluse présente des écoulements faibles voire des assecs et des mesures d’alerte ont été prises pour certaines nappes des Pyrénées-Orientales, du Rhône et de l’Ain. Ceci conforte le sentiment d’une installation précoce de la sécheresse sur le bassin.

 

Publié le 03/10/2022